Des accents sur les majuscules
Certaines personnes
pensent que l'on ne met pas d'accent sur les majuscules ; que l'on
écrit, et que l'on doit écrire, LIBERTE, EGALITE,
FRATERNITE. Or on ne voit pas en quoi les accents, ni les
cédilles d'ailleurs, seraient moins nécessaires avec des majuscules qu'avec des minuscules.
Une des origines de
cet état de fait, érigé à tort en
obligation, pourrait bien avoir été que l'on hésitait
à graver les accents dans la pierre. Non que ce fût
impossible, mais plutôt par imitation de la langue-mère
: les mentions gravés en latin, langue qui ignore les accents,
eurent longtemps valeur de modèles. L'exclusion des accents a
ensuite été renforcée par l'usage des machines à
écrire, heureusement remplacées maintenant par les
texteurs de la micro-informatique. Grâce à eux tout est
redevenu possible, et les bonnes maisons d'édition font
désormais imprimer les À aussi bien que et les É.
Les cartes d'identité françaises s'y sont mises pour
les patronymes. Seuls quelques banquiers résistent, ignorant sans doute que le
moindre accent peut être aussi vital pour l'âme qu'une
lettre tout entière.