Maximum, minimum, extrémum
Pris
tels quels au latin, « maximum » et « minimum »
ne sont francisés que par la prononciation de l'U (maximom'
et non plus maximoum').
L'histoire a consacré ces formes avec, par exemple, le maximum
des prix
que la Convention Nationale tenta d'instaurer. Les sciences en font usage : lors de ses variations, une grandeur peut
passer par des maximums et des minimums, indifféremment regroupés
sous l'appellation d'extrémums. Bien que « maximum » et
« minimum » servent aussi couramment d'adjectifs (le
salaire minimum), ce sont « maximal » et « minimal »
qui entendent tenir ce rôle : une hauteur maximale, c'est la plus
grande que l'on sache atteindre en sautant, ou bien que l'on ait le
droit de donner à un immeuble.
Les deux mots latins ont pris aussi des formes francisées. On
connaît les maximes, ces pensées sur lesquelles on règle ses
actions. Du prénom Maxime, on nous dit qu'il est épicène, comme le
sont Claude et Dominique, c'est-à-dire aussi bien féminin que
masculin ; et, de fait, il y eut une sainte Maxime puisque
Sainte-Maxime il y a. Le catholicisme, par ailleurs, compta parmi
ses ordres religieux celui des humbles Minimes. Comme adjectif,
minime est voisin de minimal (une perte minime) ; est minime ce qui
est très petit, est minimal ce qui est le plus petit possible. Par
analogie avec le couple minimal / minime, une place reste disponible,
à côté de « maximal », pour un adjectif « maxime »
; Rome elle-même nous y invite, avec son Cirque Maxime.
Pour sa part, « extrémum » a subi une francisation plus
poussée que ses compères, ne se limitant pas à la prononciation et
à l'éventuel accent aigu : « extrême » est nom (d'un extrême à
un autre) et adjectif (une chaleur extrême). C'est pour cela que, si
« extrémal » existe aussi, il est de peu d'utilité ; et
aussi que le savant « extrémum », s'il est nom, n'est
jamais adjectif.