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Vie des Mots
31 juillet 2016

Lapsus

 

    Lapsus, maintenant courant, fut d'abord savant, surtout suivi d'une indication de registre : linguæ (de la langue) ou calami (de la plume).

    La forme française existe depuis jolie heurette, mais sous forme adjectivale : lapse, relapse. Non loin de l'idée de lapsus est celle de dérapage. Est lapse, souvent, celui qui a chu pour avoir dérapé. Notrepresse attentive à dénoncer maint dérapages pourrait qualifier ainsi les « présumés coupables ».

    Deux mots manquent dans la famille : un pour désigner celui qui est lapse, un autre pour la chute elle-même. Pour celle-ci nous employons lapsus. Il est donc logique que celui (ou celle) qui dérape soit appelé(e) un lapse.

    Lapsus lui-même, dans une certaine tradition de notre langue, pourrait en outrese prononcer lapsu. La consonne finale choit facilement, comme il se voit un peu partout : poulet, bizut, inclus, etc. Ce ne serait en rien lapser que de prononcer élégamment lapsu.

 

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31 juillet 2016

Monnaie

 

    Les débats sur la monnaie, qui atteignent un public de plus en plus vaste, donnent l'occasion d'observer un peu de désordre dans le vocabulaire des connaisseurs.

    Tous rappellent que la monnaie prit d'abord la forme métallique des lingots et des pièces, puis que furent inventés les billets. La monnaie-papier ne bénéficiant pas d'une réputation égale à celle des métaux précieux, fut qualifiée de fiduciaire, non pour dire qu'elle inspire confiance, mais qu'il lui faut l'inspirer pour assurer sa valeur.

    La monnaie de compte, pour sa part, consiste en écriture de crédits et de débits ; aussi est-elle à juste titre qualifiée de scripturale. On ne voit pas grand-monde la qualifier de fiduciaire, peut-être pour conjurer la crainte que la confiance ne lui soit pas tout acquise...

    Dernières nées, les monnaies électroniques intriguent ; l'origine privée de certaines leur vaut une curiosité soutenue. Or les présenter comme électroniques ne les caractérise pas vraiment. Celle de nos comptes bancaires, dite scipturale en souvenir de l'ère de l'encre, n'est ni plus ni moins électronique pour ce qui est de à sa matérialité. Et de même pour les porte-monnaie électroniques et autres cartes bancaires prépayées. Parler de monnaies numériques est une façon discutable de dire informatique, mais il est vrai que la monnaie de notre compte en banque est toujours dans un ordinateur ; le sien, pas le nôtre.

    Quant au terme plutôt journalistique de cash, [monnaie de] caisse en anglais, il s'observe qu'il s'agit des billets pour les particuliers (le liquide, les espèces). Pour les entreprises, grandes surtout, le cash c'est les liquidités, c'est-à-dire la monnaie disponible immédiatement ou presque, celle qui permet un investissement dans un délai rapproché.

    Tant la monnaie en papier et que les monnaies scripturales ont hérité de l'appellation « argent ».  On dit qu'on a ou que l'on veut de l'argent, pas de la monnaie ; sauf lorsqu'il s'agit de fournir ou d'obtenir l'appoint.

 

31 juillet 2016

Qui est-je ?

 

    « Je est un autre » disent poètes et psychanalystes. Sur la Toile nombre de sites nous le confirment quotidiennement. Allant sur ma messagerie je lis : « Connectez-vous », puis « Mon identifiant : ... », puis « Mon mot de passe : ... », puis « Mon espace », « Bonjour Francion », puis « Je donne mon avis... ».

    Je ne sais plus très bien si c'est moi qui ne sait plus très bien si... (etc., etc.). Je ne suis pas Devos. ai-je (?) envie de dire au système. Mais je (?) crains qu'il ne réponde « Alors tu es Raymond ».

    Cele inciterait à plaindre les petits enfants qui subissent stoïquement les incohérences du langage destructuré des adultes.

 

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