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Vie des Mots
17 janvier 2011

Contrôler (derechef)


       En tant qu'anglicisme appauvrissant, et pernicieux surtout, « contrôler » peut facilement être remplacé par une tournure idoine. Il suffit de faire appel à : maîtriser, commander, tenir, dominer, régner, réguler, influer ; ou même à : avoir prise, avoir bien en main, etc. Cela demande, certes, un petit peu de peine. Mais ne faut-il s'en donner un peu pour être un bon francophone, et un plus pour être un honnête francographe ?
      Dans cette optique « dominer » mérite une réévaluation. Négligeons son sens physique de position plus haute ; ce n'est qu'un dérivé, tout comme celui de supériorité dans le cadre d'une compétition. La signification d'origine est : être le maître, tel un paterfamilias à l'antique, maître de sa maisonnée (domus, dominari). On ne dit guère, il est vrai, qu'un potentat domine un État. Néanmoins ce sens premier persiste bien visiblement dans « domination » et dans « dominateur », ce qui invite à se servir sans vergogne de « dominer » pour dire être maître : de soi, de ses passions, d'un groupe, d'un pays.
      Il est un cas dans lequel la traduction de control est moins aisée : celui où le mot (verbe ou nom) exprime l'idée qu'une situation donne lieu, ou pourrait donner lieu, aux interventions susceptibles de maintenir un certain état des choses. Il s'y aperçoit souvent l'idée que l'on se garde autant que possible d'intervenir, veillant sur les évolutions, en mesure de corriger les errements qui viendraient à se produire. C'est, par exemple, la fonction des préposés à l'ordre quand une foule défile. Or cela se peut dire d'un mot : surveiller. Les cours de récréation sont confiées à des surveillants, pas à des contrôleurs.

 

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