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Vie des Mots
17 novembre 2010

ch


       Le H peine à remplir ses fonctions de factotum de notre alphabet. Après un C, son effet est évident pour les mots considérés comme français : chat, torche, Chine. Parmi les mots dont l'origine étrangère reste perceptible, certains relèvent du même chuintement (chah, schnaps, patch), tandis que d'autres traînent, sous ce rapport, une touche d'exotisme (chianti, Che Guevara). On connaît aussi les francisations en k destinées à éviter à nos palets la germanique guturalisation (Bach, Cranach).
      Un embarras maxime provient des mots d'origine grecque. La lettre que nous appelons chi se disait-elle ki, comme nous l'apprenons de nos maîtres, ou à peu près comme le chi de chinois ? Malgré tout le respect dû aux bons maîtres, qu'il soit permis de faire valoir que le son k est rendu en grec par une autre lettre, appelée kappa, qui n'est autre que K. Espèrerait-on nous faire croire que les Hellènes utilisaient deux consonnes pour un même son ? Quoi qu'il en fût, si désormais certains CH venus du chi grec se prononcent effectivement k (chronomètre, chlore, chiromancie, charisme), c'est loin d'être vrai pour tous : chirurgie, architecte et quelques autres font bande à part, et seuls les caprices de l'usage président à ce schisme. Les chimistes eux-mêmes prononcent chiral durement (kiral) et l'on sait comment les monarques prononcent monarchie. Cette anarchie n'a-t-elle pas quelque air de chaos ?

 

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