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Vie des Mots
18 octobre 2010

Différences


       La famille du vieux mot « différence » n'en finit pas de s'enrichir, tant dans les sens que dans les formes qui les expriment.
      Qualitativement, il y a différence lorsque deux choses ne sont pas identiques. Le nombre dix est différent du nombre cent, tout comme la poire l'est de la girafe. Nous avons aussi appris à l'école un sens quantitatif. La différence entre deux nombres est, très précisément, ce que l'on obtient par  soustraction de l'un à l'autre : entre cent et dix, la différence est quatre-vint dix.
      Relevant de la première conjugaison, le verbe différer a pour participe présent différant, lequel vit dans l'ombre de son faux jumeau l'adjectif différent.
      Le verbe différencier s'emploie pour dire que l'on observe une différence (différencier le vrai du faux) ou, aussi bien, qu'elle apparaît d'elle-même (les espèces biologiques se différencient au cours de l'évolution).
      Les mathématiciens ont reçu du subtil Leibniz la notion de différentielle, qui désigne chez eux une différence entre deux nombres si proches l'un de l'autre qu'elle en est extrêmement petite ; elle s'applique à toutes les quantités que l'on estime pouvoir qualifier d'infiniment petites. Calculer une différentielle consiste à différentier et cet art constitue le célèbre calcul différentiel, une des composantes du calcul infinitésimal.
      À côté de l'adjectif différentiel il y a le nom différentiel. Il désigne depuis un siècle un mécanisme servant à répartir entre les roues le mouvement venu du moteur. Le progrès des sciences accompagnant celui des techniques, économistes et financiers utilisent désormais le mot pour désigner de simples différences, de vulgaires écarts. Si un taux de croissance est de 7 % dans un pays et de 5 % dans un autre, il est bien vu de dire que le différentiel est de 2 %.

 

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