Philie
Lorsque la
pédophilie est devenue un grand thème de société, certains ont
essayé d'attirer l'attention sur le caractère discutable de la
composition du mot. La racine « pédo », renvoie à juste
titre à l'enfance. La « philie » c'est l'amitié
(anglophilie) ; pour le moins doit-il y avoir, à défaut
d'amitié, de l'intérêt (philosophie, haltérophilie). Quand
l'amitié tend à devenir amour, il s'agit essentiellement de
sentiment (philanthropie). Une attirance physique plus ou moins
indépendante de ces sentiments s'exprime autrement ; en
principe par le suffixe « éraste », évocateur du dieu
Éros. L'objet étant
l'enfant (pas nécessairement de sexe masculin), le mot juste est plutôt « pédéraste » ; il a été suffisamment dit qu'il n'a pas à
servir de synonyme pour « homosexuel » et les usages en tiennent compte. Si l'on veut marquer un caractère
compulsif, maladif éventuellement, la bonne racine est « manie » :
« pédomanie », « zoomanie » sont des mots à
activer.
Il est vrai que la terminaison
« philie » servait depuis pas mal de temps déjà pour
désigner diverses tendances sexuelles ou diverses perversions
(zoophilie, coprophilie). Que la faute de vocabulaire constituée par
l'emploi ici dénoncé de « pédophilie » eût des
antécédents n'est pas une excuse recevable.