Maximum, concerto et panini
Les observations que voici portent sur des subtilités telles qu'on les aime dans les déjeuners de famille ou d'amis. Elles permettent de mettre de l'ambiance à partir de dix fois rien.
Lorsqu'un aéroplane cesse de monter et se prépare à descendre, son altitude passe par un maximum. Convient-il de dire que son altitude est alors maximum ? Autrement dit, le même mot est-il à la fois nom et adjectif, chose qui arrive à d'autres (blanc, le blanc) ? Sans que l'usage en soit tout à fait fixé, la tendance est maintenant à employer maximal comme adjectif. Et de même, bien sûr, avec minimum / minimal, ainsi qu'avec extrémum / extrémal.
Quel est le bon pluriel pour maximum et pour ses congénères ? Des maximums, selon l'usage français le mieux établi, ou des maxima, sous prétexte de fidélité au latin ? Le problème est le même que pour concerto : des concertos, ou des concerti ?
Dans le cas d'extrémum on pourrait dire qu'il faut choisir entre extremum / extrema d'une part, extrémum / extrémums / extrémal d'autre part. Francisons sans baraguigner, ou bien latinisons pour de bon. Le problème est le même que pour scénario : un scénario / des scénarios, ou bien un scenario / des scenarii. Respecter l'origine, ici latine ou italienne, relève d'une louable intention à l'égard de la langue-mère et de la langue-sœur, mais, puisque l'on s'y retrouve coincé, mieux vaut franciser.
C'est en d'autres occasions qu'il serait séant de faire preuve de plus de respect. La langue française a créé le panini, et il n'y a pas de quoi s'en vanter ; rappelons, pour qui ne connaîtrait pas les terminaisons de l'italien, que panini est le pluriel de panino (petit pain, pain fourré, sandwich).
Bonnes agapes.